Avant, on n’avait pas de télé, pas de radio, il n’y avait que la parole. On était en Bretagne, c’était très pauvre, on n’avait rien. Et mon père, à table, nous commentait le journal qu’il avait lu et nous, on l’écoutait. On apprenait à écouter.

Avant les parents avaient la parole et on devait se taire. C’est eux qui nous apprenaient.

Maintenant, ce sont les enfants qui parlent et les parents qui écoutent.

Aujourd’hui, après avoir lu des centaines et des centaines de livres qui racontaient la vie des autres, j’écris un livre sur ma vie. C’est pour mes petits enfants.

J’ai raconté ma grand-mère avec ses dix enfants en Bretagne, mon enfance, ma rencontre avec mon mari, pas trop sur ma vie de couple mais sur notre vie. J’écris sur mes voyages, sur ce que j’ai vu.

Les enfants aujourd’hui n’ont pas le temps. Ils veulent savoir mais ils n’écoutent pas, ils sont occupés par autre chose.

Alors, j’écris mes cahiers et plus tard, mes petits enfants découvriront ma vie s’ils en ont envie.

Anne