Je tenais un restaurant routier à Aubignas. Je l’ai tenu pendant trente ans. Puis on a pris la retraite.
Mon mari travaillait à l’usine des Basantine, à coté du restaurant. A l’usine, il fabriquait des dalles, des moellons en pierre. Il y avait la carrière à Saint Jean et lui, il travaillait à l’usine. Il venait m’aider au restaurant quand il ne travaillait pas à l’usine. On travaillait de cinq heures du matin à onze heures du soir. C’était une vraie vie de famille avec tout le monde.
Après, il y a eu la retraite et on en a profité.
On ne voyageait pas mais avec, mon mari, on prenait la voiture pour deux, trois jours et on faisait un tour. Jamais, on n’a pris le train ou l’avion, ni des cars, ni rien. On a été comme ça un peu partout, en Allemagne, en Italie, en France. On s’arrêtait là où ça nous prenait de manger et de dormir. On connaît tout.
On avait travaillé toute notre vie. On n’avait jamais pris du bon temps, jamais promené nul part. On avait mis un peu d’argent de coté et on l’a mangé comme ça. On en a profité après.
Et là, il a eu une attaque et voilà…
Mais on est bien quand même, on est ensemble. On a travaillé, on a eu une bonne vie, on est bien. Dommage qu’on ai ça, ces problèmes de santé, sinon, on serait à travers le monde.
J’ai six enfants, dix petits enfants et cinq arrières petits enfants.
Ils ne sont pas loin. Et ils viennent tous me voir, tous les jours, les uns après les autres. Les uns après les autres, tous les jours, ils viennent me voir.
Josette et Claude 76 ans et 74 ans
Jacqueline 77 ans :
- Comme ça tous les jours, vous avez quelqu’un.
Suzanne 91 ans :
- Vous êtes riche ! C’est une belle famille.
- Ici, il y a plus de veuves que de veufs
Josette, 77 ans.