Tous les jours, je fais ma balade au Lédano. C’est ma bouffée d’oxygène. Qu’il pleuve, qu’il ventre, qu’il neige, chaque jour, je sors avec le chien.

J’observe les plantes, les oiseaux, tout.

Ce matin, j’ai ramassé de l’oseille sauvage pour faire mon poisson demain. Je ramasse de la salicorne aussi et des fleurs de sureau pour faire de la confiture.

Puis, il y a les oiseaux. J’adore les oiseaux. Il y a toute sorte d’oiseaux que je vois tous les jours. Au Lédano, il y a beaucoup de chardonnerets, il y aussi de vraies tourterelles sauvages au plumage moucheté et assez foncé.

Là, où je vivais avant, j’étais aussi à la campagne près d’un cours d’eau et j’observais le martin pêcheur qui se posait sur une branche ou le héron qui pêchait. Je vais vous raconter une histoire que peu de personnes ont observée. Près de mon garage, il y avait une vigne, un matin, en partant travailler, je vois un petit oiseau qui sort de la vigne. C’était un pinson qui y avait fait son nid et qui avait pondu ses oeufs. Quelques jours après, je viens pour voir et dans le nid, il y avait un seul oiseau, très gros. Ce n’était pas un pinson. C’était un petit coucou, il avait balancé hors du nid tous les petits pinsons qui étaient nés et il prenait toute la place et en plus il se faisait nourrir par les parents pinsons. Vous savez que le coucou ne fait pas de nid et qu’il pond dans les nids des autres oiseaux. Je venais le voir tous les jours. Il a grandi et il s’est couvert d’un plumage gris moucheté et je lui parlais et il me répondait à sa façon.

Tous les ans, j’attends d’entendre le chant du coucou, c’est signe de printemps. Il y en a un que j’entends et qui chante dans la forêt de Penhoat en face et aussi, un autre sur une petite île à Lanmodez, ça s’appelle l’île aux lapins. Quand j’entends le coucou, je repense à cette histoire du coucou dans le nid du pinson.

Aujourd’hui, je continue à jeter mes miettes de pain aux oiseaux ; il y a un merle qui vient, des mésanges et j’ai un rouge-gorge aussi qui est là tous les jours. On dit qu’il y a un rouge-gorge par jardin.

Puis, il y a les bernaches qui arrivent tous les ans vers la mi septembre. Quand les bernaches arrivent, je les appelle mes copines. Il y en a beaucoup, j’en ai compté des fois jusqu’à 300 ou 400. Elles restent tout l’hiver là et elles se nourrissent dans les vasières. Quand je viens de bonne heure le matin, je les vois arriver par vol entier. Elles sont posées sur l’eau par groupes de 50 à peu près. Je nage et elles sont à 20 mètres de moi. Je leur parle, je leur dis qu’elles sont belles. Elles restent jusqu’à la mi-mars environ puis elles repartent vers le grand nord pour se reproduire.

Il y a un phoque aussi qui vient au Lédano, je lui parle aussi, je l’appelle Jojo. Je lui dis :

  • Bonjour Jojo, tu vas bien ?

C’est marrant parce qu’il me regarde comme s’il me comprenait.

C’est ma vie ici, à observer les oiseaux, les animaux, la nature. Les animaux ont beaucoup à nous apprendre. Ils sont fidèles.

Cette balade au Lédano, c’est un peu mon bonheur de tous les jours. J’ai la belle vie maintenant et j’en profite. Je suis installée là et je ne bouge plus.

Danielle