Ici, à Loguivy, il y a des marins qui naviguent dans le monde entier et qui viennent dans ce café entre deux missions.
Le gars qui était là juste avant, il était au Congo dans le pétrole et il repart en Thaïlande sur un bateau dépollueur et avant, il a travaillé au Niger. Mais ça devient de plus en plus dangereux de naviguer dans le monde.
Au Libéria, là-bas, ça craint trop, il y a des enlèvements, du grand banditisme, et sur la frange équatoriale, c’est plutôt Daesh et les groupes du terrorisme qui nuisent aux mouvements de chacun. La corne de l’Afrique aussi est dangereuse. Sur le sud du continent, ça va ; Kenya, Mozambique, ça va. Mais, le monde devient incertain et ça devient de plus en plus difficile de voyager dans un certain nombre de pays qui sont de moins en moins sûr. Je crois qu’il va falloir s’habituer à penser qu’on peut partir avec une bombe ou un coup de fusil si on veut voyager. Les espaces et le temps de la guerre ne sont plus délimités, tout peut arriver n’importe où.
Lionel, 50 ans, rencontré Chez Gaud à Loguivy.