Nos deux enfants sont des enfants adoptés. Le grand est né en France, il est né sous X dans la Haute Loire. Quand on l’a adopté on avait déjà commencé une démarche d’adoption en Thaïlande.
Avec ma femme, on avait voyagé dans beaucoup de pays et surtout en Asie. Partout, j’avais fait des photos de gamins. J’avais toute une collection de portraits d’enfants du monde entier. Quand on a su qu’on ne pouvait pas avoir d’enfant, c’est tout naturellement qu’on a pensé adopter un enfant venant d’Asie. On a ouvert un dossier d’adoption aussi dans notre département mais pour avoir un enfant en France, les gens attendent en moyenne sept ans. On ne voulait pas attendre si longtemps. Alors, on avait été en Thaïlande pour ouvrir un autre dossier d’adoption.
Un mois après, la DDASS de la Haute Loire nous appelle. Et ce matin là, le téléphone sonne à Neuf heures du matin pour nous annoncer que la commission s’était réunie et que notre dossier avait été retenu pour adopter un petit garçon né sous X. Moi, j’étais pas du tout préparé, dans ma tête j’allais avoir un petit asiatique et là, on m’annonce un pupille de la nation venant du Puy en Velay qui avait deux mois. Ça a été comme un coup de massue. Ma femme était là et on a parlé.
Le lundi matin, on avait eu le coup de téléphone, le lundi après-midi, on a été voir le bébé qui était dans une famille d’accueil depuis deux mois. L’enfant est placé deux mois dans une famille car la mère a deux mois pour reprendre son enfant si elle change d’avis. Le mercredi matin on a été acheter tout le matériel ; les habits, la poussette, les biberons, tout ce qu’il fallait pour un bébé. Et le mercredi après-midi, on avait le bébé définitivement à la maison. C’est comme si la gestation avait duré deux jours.
Mais on a continué notre démarche d’adoption en Thaïlande et trois ans plus tard notre second fils est venu de Thaïlande.
La grand-mère, la mère de ma femme est elle même une enfant abandonnée et elle n’a pas été adoptée. Elle avait été confiée dans une famille d’accueil où ils prenaient les gamins pour de la main d’œuvre. Elle avait une enfance très malheureuse. Quand elle a appris qu’on allait avoir notre bébé, ça a été un grand moment pour elle. Elle a pu parler. Elle avait beaucoup souffert de ne pas avoir de papa et de maman et de savoir qu’elle était grand-mère d’un enfant abandonné comme elle, ça a été le plus beau jour de sa vie.