L’affaire Seznec avait eu lieu bien avant que mon grand-père soit garde forestier. Mais dans les années 50, de temps en temps, il y avait encore les gendarmes qui venaient le voir pour lui demander s’il avait trouvé des ossements. Mon grand-père disait :
– J’ai bien trouvé des ossements mais ce n’est pas des ossements humains.
Cette affaire a secoué toute la Bretagne et la secoue encore. On aimerait tellement que Seznec soit innocent. On aimerait tellement que cet homme qui a fait près de 25 ans de bagne et qui est un gars d’ici, un Breton du Finistère, un menuisier, un gars qui est proche du peuple, on aimerait qu’il soit innocent.
Le bagne a cette époque, c’était terrible, et il a souffert terriblement.
Les Bretons ont pris partie pour lui. C’était une justice faite par les gens de Paris où il y a eu de grandes incohérences.
C’est pour ça que la peine de mort, il ne faut pas m’en parler parce qu’il y aura toujours des innocents qu’on pourrait tuer.
Philippe, 55 ans.